Les taille-calames sont des canifs très tranchants. Ils ont une ou plusieurs lames repliables en acier, le plus souvent deux. Ces lames sont plus droites que celles des couteaux à plumes, avec lesquelles on taillait les plumes d'écriture en Europe jusqu'au 19e siècle. Les lames sont minces, pour pouvoir couper en courbe le tube étroit du roseau. Elles sont généralement un peu plus hautes et plus minces au bout qu'à la base.
cinq taille-calames et une pierre à aiguiser - dans le grossissement, on voit la signature du forgeron à la base de la lame, avec le prénom en lettres latines.
Les taille-calames sont fabriqués par des artisans, qui transmettent la technique de génération en génération, et qui signent leur fabrication. La signature est gravée à la base de la lame.
La largeur de la lame correspond au diamètre des calames que le canif peut ouvrir. Ceux qui ont deux lames en ont une plus haute et une moins haute. La lame la moins haute sert à ouvrir le tube du roseau, et la plus haute sert à couper l'extrémité du bec. (Pour la technique de coupe, voyez la page du calame.)
Le taille-calame doit servir uniquement à préparer les calames d'écriture. On peut l'aiguiser sur une pierre à aiguiser. Il est complété par la plaquette à coupe.
Au moment de couper l'extrémité du bec d'un calame à l'aide du taille-calame, il faut appuyer ce bec sur un support. Le support adéquat est une plaquette à coupe.
trois plaquettes à coupe, de gauche à droite en bois, en ivoire (pour les calames de ketâbat, c'est-à-dire petits) et en os.
La plaquette à coupe doit être ferme, pour que la coupe soit rapide et nette (si tout se passe bien, on entend le tac de la lame sur la plaquette). Mais elle doit être un peu élastique, pour ne pas abimer la lame. Sa forme est légèrement bombée de manière à épouser le creux intérieur du bec quand on le pose dessus.
Les meilleurs matériaux sont l'os, ou un bois assez dur.